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CONTEXTE DES DECHETS SANITAIRES

L’hygiène dans les établissements sanitaires joue un rôle essentiel dans la prévention des maladies et dans la promotion de la qualité des soins. Cependant, elle peut être influencée négativement par les déchets sanitaires produits par l’offre de soins. La gestion écologiquement rationnelle des déchets est un déterminant majeur de la qualité des soins et de la sécurité des patients et constitue une étape importante dans la recherche de solutions durables aux nombreux problèmes de santé des populations.

Les activités de soins permettent de protéger la santé, de guérir des patients, de sauver des vies et de contribuer au développement socio-économique des pays. Mais elles génèrent des déchets dont 20% sont considérés comme à risque, susceptibles de propager autant des microorganismes pathogènes que des produits chimiques dangereux. Leur mauvaise gestion est responsable dans le monde d’environ 21 millions de cas d’infections par le virus de l’hépatite B, 2 millions de cas d’infection par celui de l’hépatite C et 260 000 cas d’infection par le VIH.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la réutilisation des seringues et aiguilles usagées ainsi que les accidents d’exposition au sang ou à d’autres liquides biologiques dus à une mauvaise gestion des déchets sanitaires ont été responsables de 21 millions d’infections par le virus de l’hépatite B, soit 32 % de toutes les nouvelles infections, 2 millions d’infections par le virus de l’hépatite C, soit 40 % de toutes les nouvelles infections et au moins 260 000 infections par le VIH, soit 5 % de toutes les nouvelles infections.

Les infections nosocomiales constituent un fardeau économique pour les systèmes de santé. Les dépenses médicales supplémentaires dues aux infections contractées en milieu de soins, responsables de séjours hospitaliers prolongés, de la perte de revenus, d’incapacités et de procédures judiciaires, coûtent environ 3 000 à 14 500 milliards de franc CFA par an à certains pays.

La problématique de la gestion des déchets sanitaires constitue donc une préoccupation mondiale majeure de santé publique et d’environnement. Quel que soit le système de santé, au moins 10% des admissions à l’hôpital entraînent des événements indésirables pour les patients hospitalisés dont la moitié d’entre eux est considéré comme évitable.

Pour faire face à cette situation, la Côte d’Ivoire a mis au centre de sa politique de développement, l’amélioration de la qualité des soins à travers le renforcement du système de santé avec une gestion écologiquement rationnelle des déchets produits.

Ainsi, de 2009 à 2020 deux (02) plans nationaux de gestion des déchets sanitaires ont été élaborés et mis en œuvre avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) tels que la Banque Mondiale, le CDC/PEPFAR, l’Initiative ESTHER (Expertise France), l’OMS, l’UNICEF, le Fonds Mondial, MSF et ACF. 

Malgré ces différentes interventions pour une meilleure gestion des déchets sanitaires, les résultats sur le terrain sont peu satisfaisants. Le système actuel de gestion demeure lacunaire. Le tri des déchets à la production n’est pas systématique, le matériel de collecte et de transport reste en majorité inapproprié, les moyens d’élimination écologiquement rationnels demeurent insuffisants. Dans la pratique, la gestion des déchets sanitaires ne semble pas encore être une priorité au niveau opérationnel. Des rapports d’enquête et des missions de suivi montrent que les initiatives prises par le Gouvernement avec l’appui des partenaires en termes d’investissement bénéficient de peu d’intérêt de la part de certains responsables sanitaires au niveau régional, départemental et des établissements de santé, plus focalisés sur l’offre de soins.

Par ailleurs, le contexte de la crise sanitaire actuelle liée à la pandémie de la COVID-19 rend la problématique de la gestion des déchets sanitaires de plus en plus préoccupante. En effet, cette épidémie de COVID-19 causée par le SRAS-CoV2, s’est propagée dans le monde depuis décembre 2019 et touche aujourd’hui 188 pays et territoires avec 115 128 349 cas confirmés, 2 558 059 décès et 65 099 514 personnes guéries à la date du 02 mars 2021. En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, on enregistre 33 285 cas confirmés, 194 décès et 32 037 personnes guéries à cette même date. Face à cette situation, l’Etat a construit plusieurs Centres d’Isolement, de Dépistage et de Traitement (CIDT) pour une prise en charge adéquate des cas COVID-19. Aussi, dans le cadre de l’initiative de COVAX, l’Etat a acquis des vaccins. Toutes ces activités de riposte contre la COVID-19 génèrent d’importante quantité de déchets hautement infectieux, accentuant ainsi la problématique de la gestion des déchets sanitaires.

Il devient impérieux d’œuvrer à garantir une exécution efficace des activités de soins de santé dans le strict respect des normes environnementales. Ainsi, le présent Plan National de Gestion des Déchets Sanitaires 2021-2025 (PNGDS 2021-2025) élaboré avec l’appui technique et financier de l’UCPS-BM, a pour objectif d’améliorer la gestion des déchets sanitaires en Côte d’Ivoire.

 

  1. QUELQUES DEFINITIONS DE CONCEPTS
  2. Banalisation des déchets : tout procédé de traitement destiné à transformer de façon écologique, les déchets sanitaires en déchets assimilables aux déchets ménagers, pouvant être collectés, transportés et éliminés dans les mêmes conditions que les ordures ménagères. La banalisation se fait soit par désinfection soit par dénaturation.

 

  1. Caractérisation des déchets sanitaires : elle est vue ici comme l’évaluation quantitative et qualitative des déchets produits par les activités du secteur de la santé. La caractérisation précise donc les différentes catégories de déchets sanitaires et les quantités par catégorie.

 

  1. Déchet : tout résidu issu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation ; toute substance, matériau produit ou plus généralement, tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon.

 

  1. Déchet hospitalier : l’ensemble des déchets produits dans un établissement hospitalier. Ces déchets comportent les déchets produits par les activités de soins de santé, les déchets issus des activités de ménage, les déchets de construction et de démolitions, les déchets verts de jardinage et tous les autres déchets assimilés.

 

  1. Déchet médical : c’est tout déchet d’origine biologique ou non, issu des activités du secteur de la santé.

 

  1. Déchet médical infectieux : tout déchet médical contenant un agent infectieux, pathogène pour l'homme et/ou pour l’animal.
  2. Déchet sanitaire : l’ensemble des déchets produits dans un établissement qui mène des activités de diagnostic, de soins, de traitements, de formation et de recherche dans le domaine de la santé humaine et animale. Ces déchets peuvent être ménagers ou assimilés aux déchets ménagers, infectieux, pharmaceutiques, chimiques, radioactifs.

 

  1. Gestion des déchets : c’est l’ensemble des activités, de tri à la production, de pré collecte, de collecte, de stockage, de transport et d’élimination des déchets y compris leurs valorisations.

 

  1. Hygiène : Il provient du mot grec hugieinos qui signifie « bon pour la santé ». Le Larousse donne pour définition de l’hygiène, « l’ensemble des principes, des pratiques individuelles ou collectives visant à la conservation de   la santé, au fonctionnement normal de l’organisme ».

L’OMS définit l’hygiène comme « les conditions et les pratiques qui contribuent à préserver la santé et à éviter la propagation des maladies.

 

  1. Infections Associées aux Soins (IAS) : une infection est dite associée aux soins si elle survient au cours ou à la suite d’une prise en charge diagnostique, thérapeutique ou préventive d’un patient et si elle n’était, ni présente ni en incubation au début de la prise en charge. Les IAS peuvent donc être considérées comme l’ensemble des infections nosocomiales et des infections communautaires.

Deux (02) catégories d’IAS non exclusives sont considérées :

    1. les Infections Associées à l’Environnement de soins (IAE) qui sont liées à la présence physique dans l’établissement sanitaire du personnel soignant, des malades et des visiteurs et à l’hygiène de l’environnement hospitalier ;
    2. les Infections Associées aux Actes de soins (IAA), incluant l’hébergement et le nursing, les actes pratiqués par un professionnel de santé ou par une personne encadrée ou les soins auto-dispensés dans le cadre d’un protocole comme l’insulinothérapie, la dialyse à domicile, etc.

 

  1. Infection nosocomiale ou infection hospitalière : une infection qui, absente à l'admission à l'hôpital, apparaît au cours ou à la suite d'une hospitalisation. Ce critère est applicable à toute infection.
    • Lorsque la situation précise à l'admission n'est pas connue, un délai d'au moins quarante-huit (48) heures après l'admission ou un délai supérieur à la période d'incubation lorsque celle-ci est connue, est communément accepté pour distinguer une infection d'acquisition nosocomiale d'une infection communautaire.
    • Toutefois, il est recommandé d'apprécier dans chaque cas douteux, la plausibilité du lien causal entre hospitalisation et infection.
    • Pour les infections du site opératoire, on considère comme nosocomiales, les infections survenues dans les trente (30) jours suivant l'intervention, ou, s'il y a mise en place d'une prothèse ou d'un implant, dans l'année qui suit l'intervention.
    • Une infection nosocomiale est une infection associée aux soins, contractée dans un établissement de santé. Cette définition inclut les infections contractées à l’hôpital mais qui se déclarent après la sortie, et également les infections professionnelles parmi le personnel de l’établissement.
  2. Produits Pharmaceutiques Inutilisables : on entend par produits pharmaceutiques inutilisables :

Tout produit pharmaceutique périmé, c’est-à-dire tout produit dont la date d’expiration est atteinte ;

Tout produit pharmaceutique avarié, c’est-à-dire :

tout produit pharmaceutique cassé ,

Tout produit pharmaceutique présentant des défauts de fabrication ;

Tout produit pharmaceutique non périmé mais endommagé (Exemple : insuline, hormone polypeptide, gammaglobulines et vaccins endommagés au cours de la chaine de froid etc.);

Tout produit pharmaceutique ayant été l’objet de changement d’odeur ou de couleur, l’absence de limpidité (la formation d’un dépôt ou de grumeaux, etc.)

Tout produit pharmaceutique dont le conditionnement primaire ou secondaire est ouvert pendant le stockage ou la manutention avant l’ouverture par le patient ;

Les produits pharmaceutiques retirés du marché (rappel de lot) par arrêté ministériel ;

Les produits pharmaceutiques retirés des schémas thérapeutiques.

Les produits sortis du circuit officiel et vendus sur le marché illicite ou les produits contrefaits ;

Les déchets issus des produits pharmaceutiques utilisés dans les analyses de la qualité des médicaments :

Les déchets médicamenteux produits au cours du processus de fabrication des produits pharmaceutiques.

 

  1. Santé Environnement : La Santé environnementale se définit comme étant les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement. Elle concerne également la politique et les pratiques de gestion, de résorption, de contrôle et de prévention des facteurs environnementaux susceptibles d’affecter la santé des générations actuelles et futures. Il apparaît surtout bénéfique dans sa phase opérationnelle, au double point de vue sanitaire et environnemental.

 

Sécurité des injections : selon l’OMS, une injection sécurisée, c’est-à-dire sans risque, est une injection administrée dans des conditions et avec des équipements appropriés, qui ne nuit pas au patient, n’expose pas le soignant à un quelconque risque évitable et dont la gestion des déchets ne présente pas de danger pour la communauté et pour l’environnement

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