Depuis quelques années, l’hygiène du cadre de vie et de travail en Côte d’Ivoire va en se dégradant et les risques de maladies liées à cette situation restent considérables.
Hygiène est une question de prévention en santé.
La volonté du Gouvernement de faire de la question de l’Environnement et de la lutte contre le manque d’hygiène, une priorité, a suscité, en Aout 2016, la création au sein du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique (MSHP), d’une Direction de l’Hygiène Publique et de la Santé-Environnement (DHPSE).
L’hygiène est un ensemble de mesures et de pratiques destinées à prévenir l’apparition de maladies. L’amélioration de l’hygiène environnementale, hospitalière, alimentaire, individuelle et collective constitue une étape essentielle dans la recherche de solutions durables à bon nombre de problèmes de santé publique.
La situation actuelle de l’hygiène en Côte d’Ivoire est préoccupante et les risques de maladies liées à l’insalubrité et au manque d’hygiène sont considérables.
Dans nos grandes villes, les dépôts sauvages d’ordures ménagères, l’insuffisance de bonnes pratiques d’hygiène et la recrudescence des pluies constituent un contexte propice à l’éclosion de maladies telles que le choléra, la maladie à virus Ebola, la fièvre typhoïde, le paludisme et bien d’autres parasitoses. Ces maladies se rencontrent surtout dans des zones à conditions d’hygiène précaire, frappant, principalement les populations vulnérables que sont les femmes et les enfants de moins de cinq ans.
Avec l’approvisionnement en eau potable, l’évacuation hygiénique des excrétas, le lavage des mains avec du savon s’inscrit parmi les moyens les plus efficaces de prévention de nombreuses maladies. En outre, le lavage des mains avec du savon peut limiter la transmission des parasitoses intestinales, responsables en partie de la forte morbidité des enfants de moins de cinq ans.
En dépit de ses possibilités de sauver des vies humaines, le lavage des mains avec du savon est cependant rarement pratiqué dans le monde entier et reste toujours difficile à promouvoir.
L’importance des pollutions actuelles, qu’elles soient sonores ou atmosphériques, les conditions déplorables de sécurité sanitaire des aliments, l’insuffisance de l’accessibilité à l’eau potable, la mauvaise hygiène de l’habitat dans des proportions très élevées, traduites par le fait que 93% des ménages logent dans des conditions précaires, l’insuffisance de sensibilisation de la population à l’hygiène publique et le non-respect de l’environnement et des bonnes pratiques d’hygiène menacent gravement la santé publique et l’environnement.
Pour les ordures ménagères, ce sont environ 3 500 000 tonnes qui sont produites annuellement au niveau national, avec un faible taux d’enlèvement estimé à 65%5, responsable d’une insalubrité importante. Cette situation a pour conséquence l’éclosion de certaines maladies comme le choléra dont la létalité était estimée en 2004 à 8,33% et en 2005 à 15,39%, la fièvre typhoïde, la poliomyélite, la dengue, ainsi que accroître le risque de la Maladie à virus Ébola en Côte d’Ivoire. Le paludisme quant à lui représente 33% de toutes les causes de mortalité hospitalière en Côte d’Ivoire.
Concernant l’hygiène hospitalière, la situation est préoccupante. Les déchets médicaux et les infections nosocomiales constituent aujourd’hui un réel problème de santé publique du fait de leurs impacts négatifs sur la santé et l’environnement.
Malgré cette situation, il est à noter que la population, non sensibilisée, perçoit encore mal la notion d’hygiène. Cela se traduit par l’utilisation de la nature comme lieu de défécation et les pollutions environnementales, l’insuffisance de pratique du lavage des mains, la vente de denrées alimentaires non protégées et/ou à proximité des sources de pollution, la mauvaise gestion des déchets ménagers et médicaux, le non-respect des règles élémentaires d’hygiène hospitalière, la mauvaise utilisation des ouvrages d’assainissement, etc.
Pour la continuité de son action, la DHPSE entend orienter ses activités autour des principales missions qui lui sont confiées
MICS 2006 (acronyme anglais qui signifie Enquêtes à Indicateurs multiples).
Agence Nationale de l’Environnement, 2002.
Institut National d’Hygiène Publique, Service de Surveillance Épidémiologique, Rapport 2006.
Programme National de Lutte contre le Paludisme, Rapport 2006.